« Mourir la belle affaire, mais vieillir... »
 
 
 
Posté le 9 Février 2022
 
 

Les enfants de José (87 ans) et Marie-Rose (85 ans) découvrent que depuis quelques jours les repas qui leur sont servis respectivement à l’hôpital de Mulhouse et un EHPAD à Issenheim, sont mixés. Interrogé le personnel ignore le sort des prothèses dentaires qui « ont disparu … ».

La direction de ces établissements refuse catégoriquement toute aide ou indemnisation, laissant de surcroît le soin aux enfants d’organiser les rendez-vous et le transport de leurs parents chez un chirurgien-dentiste.

Les repas seront servis mixés à José pendant 87 jours. Ceux de Marie-Rose pendant plus de 5 semaines. Pour autant José et Marie- Rose ont dans l’intervalle rapidement refusé d’avaler la pâtée qui leur était servie…

« Les vieux ne parlent plus …ou alors seulement parfois du bout des yeux » chantait Jacques Brel.

C’est sans doute en raison du caractère humiliant de la situation et de leurs extrêmes vulnérabilités vis-à-vis d’un personnel soignant auprès de qui ils ne voulaient pas se plaindre que José et Marie-Rose avaient choisi de ne pas signaler la perte de leur prothèse dentaire à leur entourage familial.

C’est sans aucun doute aussi le résultat d’une situation de maltraitance institutionnelle invisible, liée à la perte progressive d’autonomie de ces « vieux » qui croient avoir perdu leur dignité…

Prendre conscience de la dignité de la personne âgée, c’est prendre conscience qu’elle reste un être humain à part entière.

Et puis n’est-ce pas à la façon dont on traite nos semblables que l’on évalue le développement d’une civilisation ? Si la société était jugée à la manière dont elle traite ses aînés, la France ferait bien pâle figure au classement de l’humanité…

Antoine Garcia

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