L’augmentation des prix de l’énergie couplée à une prise de conscience globale de l’urgence climatique ont changé notre rapport au logement. Désormais, on parle même de “valeur verte” pour faire référence à l’aspect énergétique d’un bien immobilier. Alors, de quoi s’agit-il exactement et comment l’évaluer ?
Il s’agit tout simplement de l’impact énergétique du logement sur l’environnement, autrement dit sa valeur "écologique".
Selon la définition donnée par l'ADEME, c’est « la valeur nette additionnelle d’un bien immobilier dégagée grâce à une meilleure performance environnementale ». Ce terme désigne ainsi la performance énergétique d’un bien immobilier, c’est-à-dire la quantité d’énergie consommée au sens large, englobant le chauffage, l’eau chaude, l’électricité, etc.
Concrètement, la valeur verte est matérialisée dans un document appelé le Diagnostic Performance Energétique (DPE). Le DPE évalue et classe le bien de A à G selon la quantité d’énergie et de gaz à effet de serre consommée (chauffage, ventilation, production d’eau chaude,...).
Moins le bien consomme d’énergie (donc plus sa performance énergétique est élevée) et mieux il sera classé dans le DPE et sa valeur verte sera élevée.
Au contraire, plus le logement consomme de l’énergie (donc plus sa performance énergétique est faible) et moins bien il sera classé dans le DPE et sa valeur verte sera faible.
La valeur verte correspond ainsi à l'écart existant entre un logement bien classé en DPE et un autre moins bien classé.
Or, depuis plusieurs années, elle représente une part de plus en plus importante dans le prix d’un bien immobilier.
Lieu de haute consommation en énergie, le logement est un enjeu central dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ainsi, de plus en plus de contraintes pèsent sur les propriétaires de logements énergivores, tandis que les incitations à la rénovation énergétique se multiplient.
L’objectif poursuivi par le gouvernement est double :
réduire les émissions de gaz à effet de serre produites par l’habitat,
valoriser le parc immobilier et agir contre le mal logement.
Par exemple, les propriétaires des logements très énergivores ont l'obligation de faire réaliser un audit énergétique avant de mettre en vente ou en location leur bien. Cette tendance devrait encore s'accentuer avec l'interdiction, dès 2023, de louer des passoires énergétiques.
En raison de ces mesures, la valeur verte est devenue un facteur déterminant dans la décision d’achat d’un bien immobilier. Cela se traduit par une augmentation de son importance dans la valorisation des biens. On parle même de décote verte pour désigner la dévalorisation des immeubles ayant une mauvaise performance énergétique.
C’est d’ailleurs ce que démontre une étude récente réalisée par Seloger et Meilleurs Agents : une passoire énergétique (classée F ou G) se vend nettement moins cher qu’un bien énergétiquement performant.
De combien parle-t-on concrètement ? L'étude évalue un prix inférieur d'environ 6,7% pour une passoire énergétique par rapport à un bien noté C, D ou E. La différence par rapport à un bien A ou B se situe en moyenne autour de 13% et elle atteindrait 17% pour une maison. Ainsi, outre l’aspect écologique, la valeur verte d’un bien immobilier présente un double avantage économique : une diminution des factures d’électricité, une augmentation de la valeur du logement sur le marché immobilier. En conclusion, les propriétaires ont tout intérêt à faire réaliser des travaux de rénovation énergétique s’ils veulent préserver et même augmenter la valeur de leurs biens !